Comment pêcher sur épave ?

Les épaves, voici un type de spot qui attire toujours le pêcheur et à juste titre.

Une épave est en fait un récif artificiel, parfois posé au milieu de vastes zones de sable, elle attire les poissons. La vie s’y développe, du plancton aux gros poissons, en passant par toute la chaîne alimentaire.
C’est ainsi que vous y trouverez de nombreuses espèces et souvent de très beaux poissons comme le bar, le lieu, Le cabillaud ou la julienne. Pêche simple, de prime abord, elle peut s’avérer très technique. Nous allons en voir les principales caractéristiques.

La préparation en amont de la pêche, puis la prospection

S’il y a une pêche qui se prépare en amont, c’est bien la pêche sur épave. En effet, il vous faudra relever les points GPS sur une carte marine. Le site du SHOM sera une mine d'informations et de points GPS pour vous.

Le chapitre « Épaves et Fonds Malsains » de l’ouvrage 1D du SHOM vous donnera tous les symboles à repérer sur une carte (cf ci -dessus). Sur le site du SHOM, un clic droit de souris vous permettra de collecter les coordonnés GPS à rentrer dans votre sondeur !

La seconde étape préparatoire se passe sur l’eau avec votre bateau. En effet, les épaves sont parfois éloignées de quelques mètres – voire centaines de mètres – du point GPS relevé sur votre cartographie. Il vous faudra donc prospecter la zone pour trouver votre épave. Cette étape peut être compliquée car parfois les épaves ne sont pas très hautes et donc, d’autant plus difficiles à repérer.
Un sondeur avec fonction « Side Imaging » vous facilitera la tâche avec sa vision latérale sur les côtés du bateau. La technique de prospection la plus simple est “l’escargot”. Vous partez de votre point GPS relevé sur votre carte maritime et vous tournez avec le bateau « en escargot » à partir de ce point et ce, jusqu’à trouver l’épave.
Dernière étape, n’oubliez pas de marquer le point de votre épave pour les prochaines sorties.

Le matériel dédié « Épave » et les techniques

Commençons par la technique car elle sera déterminante pour le choix du matériel. Pour moi, il y a 3 grandes catégories de pêche sur épave :
● les pêches verticales : à l’ascenseur,
● les pêches amont du bateau : linéaire ou traction,
● les pêches avals du bateau : à gratter.

La pêche verticale en ascenseur est certainement la plus adéquate pour le Lieu. Elle offre de belles touches et de superbes combats. Techniquement, rien de plus simple, laissez un shad ou slug toucher le fond et remontez en linéaire sous le bateau jusqu’à mi-hauteur d’eau. N’hésitez pas à faire des pauses. Attention, la touche intervient souvent à la redescente. Gardez bien le contact.

En linéaire ou traction, c’est bien souvent le bar que l’on va toucher, mais il peut y avoir de belles surprises sur d’autres poissons. Pour ces techniques, un long lancer en amont de la dérive, attendre que le leurre touche le fond ou soit à mi-hauteur d’eau, puis ramener vers le bateau en linéaire ou avec des tractions amples. Cette technique performe particulièrement quand le poisson est actif. Visez la direction de l’épave lors de vos lancers pour passer le plus près possible de celle-ci.

Enfin, la pêche à gratter. Elle se fait loin derrière le bateau en laissant le leurre le plus près possible du fond et de l’épave. Le but sera de déclencher des poissons proches du fond, la Julienne et le Cabillaud répondent d’ailleurs très bien à cette technique. Attention tout de même, elle occasionne aussi pas mal d’accroches sur l’épave ou le fond. Il faut utiliser des cannes sensibles pour bien prendre contact avec le fond.

Pour le matériel, il s’adaptera en fonction de la technique choisie.
La puissance de la canne dépendra de la profondeur et de la nécessité d’utiliser des têtes plombées plus ou moins lourdes. J’utilise des cannes de 2.10 pour les techniques verticales à 2.50m pour les pêches en traction. Celle-ci vous offre un meilleur angle !
Vos moulinets devront avoir une puissance entre 3 et 5000 pour avoir suffisamment de freins pour encaisser les combats de jolis poissons. Pensez aussi à la contenance de la bobine si les profondeurs sont importantes. Il vous faut environ 3 fois la profondeur de pêche en réserve sur celle-ci.
Enfin, les leurres type Shad (Swat SHAD Delalande, Nitro Slim d’Illex...) sont excellents sur les pêches de bars. Pour le Lieu, un slug comme le Fire Eel de Delalande notamment en couleurs vives comme le Fire Tiger fera des merveilles. Les têtes plombées seront plus lourdes, à profondeur équivalente, sur les techniques de fond.
Cherchez à pêcher le plus léger possible pour les autres techniques afin de laisser votre leurre le plus naturel possible.

Comment aborder une épave ?

Enfin, point essentiel, il faut savoir aborder son épave. Comme tout autre spot, la réussite passe par la qualité de l’approche. Il ne faut surtout pas venir juste au-dessus de votre épave au moteur. Les poissons méfiants se cacheront dans celle-ci et il sera quasi impossible de les pêcher.
Il faudra donc se positionner en amont de celle-ci par rapport au sens du courant et, tout simplement, se laisser porter par celui-ci. Selon le coefficient de marées, le vent et la profondeur. Le conseil réside dans le fait de commencer vos dérives de 100 à 200 mètres en amont. La discrétion vous fera pêcher les plus beaux poissons.
Enfin, mais fondamental, vous jouerez la discrétion en vous éloignant de l’épave pour remonter votre dérive. Un contournement d’une centaine de mètres est un minimum pour ne pas effrayer les poissons présents sur la carcasse. C’est, je crois, la principale erreur que je vois en mer.

Vous voici armé pour pratiquer cette merveilleuse pêche sur épave.