Nous voici en janvier, les tempêtes hivernales se succèdent et les pêches deviennent rares. De nombreux poissons comme le bar ont déserté nos côtes, il n’est pas simple de tirer son épingle du jeu lors de nos parties de pêche en mer mais… c’est sans compter sur le lieu jaune.
La période hivernale est propice à la pêche de ce poisson. En effet, c’est un moment où il a tendance à se rapprocher des côtes sur des zones moins profondes. C’est donc l’occasion de trouver les très gros lieus qui offrent de belles sensations. Mais pour cela, il faut respecter quelques points cruciaux.
En effet, ce poisson a la particularité d’aimer les eaux fraîches et profondes. Il faudra donc bien étudier les cartographies marines. Votre première recherche consistera à choisir les zones profondes. N’ayez pas peur de vous aventurer vers les 100 mètres, et, à tout le moins, de dépasser les 50 m, même si certains spots vous offriront de belles pêches sur 25 ou 30 m, ces derniers restent rares.
Deuxième recherche fondamentale pour cette pêche de lieus, les têtes de roche ou les épaves. Elles sont simples à trouver sur les cartes et il vous faudra les explorer une à une afin de trouver les meilleures.
Cela va sans dire, mais, il faut privilégier la sécurité, avant tout. Dans beaucoup de régions, pour trouver des zones profondes de plus de 100m, il faut parfois aller très loin et donc passer dans une navigation hauturière. Une météo précise et fiable s’impose pour ne pas se trouver piégé au large.
De même, il faudra choisir des coefficients faibles à moyens et éviter totalement de sortir au-delà de 90. En effet, lorsque vous pêchez sur 100 m, il faut du temps pour que votre leurre atteigne le fond, la vitesse importante du courant peut vous empêcher d’atteindre cet objectif par le déplacement du bateau et il est rare que les lieus soient en « mi-eau ».
Il faudra, bien sûr, opter pour le bon leurre mais, avant cela, pour la bonne canne et le bon moulinet.
En effet, qui dit « eau profonde » dit grosse contenance de moulinet. Un 5000 sera la base pour ces pêches avec une contenance de 300 m de tresse de 15 centièmes. La canne se doit aussi de supporter des poids de jig ou tête plombée de 100 à 200 g selon la zone. Il s’agit bien de cannes pour les pêches verticales qui offrent de belles puissances. Les cannes jigging casting ou spinning seront parfaites pour cet exercice.
Pour les leurres, nous pouvons les classer en 3 catégories.
Il ne faut pas hésiter sur la taille car ce poisson est doté d’une belle bouche et d’un fort appétit. Optez pour des leurres de 15 à 20 cm environ, si possible offrant de beaux déplacements d’eau et de belles vibrations, comme le Shad GT de Delalande ou le Swat Shad de la même marque.
Bien souvent, vous constaterez que les slugs ont de bien meilleurs résultats sur ce poisson. Un leurre comme le Fire Eel 18 cm de Delalande en Fire Tiger est un vrai bonbon pour notre ami le Lieu. De façon générale, sur les leurres souples, optez pour des couleurs plutôt flashy comme les jaunes, les oranges ou les verts fluo ; sans toutefois négliger le rouge qui fait souvent la différence.
Le rouge est d’ailleurs un premier choix de couleur pour le troisième leurre : le JIG. Slow jigging ou jigging classique, cette technique sera fondamentale pour vous permettre de pêcher avec du courant sur de grandes profondeurs. En effet, il existe de très nombreux jigs fins et longs qui permettent des descentes rapides dans la couche d’eau. Un Jig Ragot Anguil avec son petit appendice en plastique rouge est parfait et vous permettra d’atteindre rapidement les lieus, collés dans les grandes profondeurs.
Le lieu n’est pas réputé pour être le poisson le plus actif qu’il soit, il faudra donc adapter nos animations en fonction de ce critère. Tout se passera au fond, au plus près de la tête de roche ou de l’épave que vous avez repérée.
Deux techniques complémentaires vous seront utiles.
La première sera terriblement efficace les jours de forte activité du poisson, elle porte le nom de
« technique de l’ascenseur ». Elle consiste à prendre contact avec le fond et aussitôt, à remonter par paliers de 10 à 15 m avec des pauses plus ou moins longues entre chaque. Les lieus, voyant une proie fuir vers la surface, suivront celle-ci. Ce poisson a la particularité d’avoir du mal à décompresser, il attaquera donc le leurre dès qu’il sera à son maximum dans la remontée. Cela signifie qu’il faut rester attentif jusqu’au bout car il peut prendre à mi hauteur. Une fois arrivé à ce niveau, si vous n’avez eu aucune touche, laissez redescendre votre leurre. Vigilance là aussi, gardez bien le contact avec le leurre car il est fréquent que le lieu attaque lors de la redescente. En cas de doute, faites un gros ferrage.
Attention, s’il n’est pas endurant, le lieu est puissant. Le premier rush sera violent, il ne faut pas brider trop le poisson pour éviter la casse.
La seconde technique est simple et adaptée à ce poisson : la « zéro animation ». Elle consiste, tout simplement, sur des poissons peu actifs, à laisser un leurre type « Zand Shad » de Delalande, nager juste au-dessus du fond, avec quelques tirées lentes et rien de plus.
Vous constaterez qu’avec cette technique, la touche est souvent très violente.
Vous voici prêts pour vos pêches d’hiver aux gros lieus .
Il faut savoir être raisonnable. Ces techniques se pratiquant en profondeur, il est bien rare que le poisson puisse repartir. Le « No-Kill » est donc impossible. Il faudra donc prélever raisonnablement les poissons qui, en plus, viennent souvent se reproduire sur ces zones au cœur de l’hiver.
C’est une pêche agréable, qui offre de très fortes sensations sur les gros poissons, alors faisons en sorte qu’elle le reste très longtemps.
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