Accueil > Webzine de la mer > Daniel Kerdavid, pêcheur samouraï
Daniel Kerdavid fait partie de ces pêcheurs qui navigue entre modernité et tradition. En pratiquant une technique ancestrale venue d’Asie nommée Ikejime, Daniel garantit un poisson qui conserve toutes ses qualités gustatives et nutritionnelles. Intrigués par son savoir-faire particulier, nous avons voulu en savoir plus.
Bien sûr ! Selon moi, il faut travailler dans un secteur qui nous passionne, c’est la seule façon d’appliquer la plus grande rigueur dans son travail. C’est d’autant plus vrai pour la pêche qui demande des sacrifices. Le temps est parfois dur avec nous, les journées sont souvent longues et pleines de rebondissements. Notre famille a toujours vécu de la mer, comme mes ancêtres, alors pour moi la question ne s’est jamais posée. Depuis mon plus jeune âge, je suis intrigué par cet élément et mon père a, d’ailleurs, lui, fait sa carrière à la Grande Pêche.
Malgré mon grand respect pour la mer, je dirais que l’endurance est une qualité nécessaire. Autre qualité : la patience car parfois le poisson ne travaille pas comme on le souhaiterait. L’humilité aussi, je ne peux pas forcer la mer, elle me donne ce qu’elle veut bien que je lui prenne.
J’ai toujours cherché à garder l’aspect initial des beaux poissons vivants lorsqu’on les sort de l’eau. Mais c’est un animal fragile et, c’est donc parfois difficile.
Grâce à l’IKEJIME, je préserve toutes les qualités initiales du poisson, tout en accroissant ses qualités de conservation.
Pour cela, il est impératif, sur un poisson tonique, d’écraser le rhombencéphale (partie postérieur du cerveau) pour ensuite détruire la moelle épinière grâce à un tégaki et des aiguilles adaptées. J’ai importé tous ces objets directement du Japon. Cette technique accroît les qualités gustatives du poisson.
Je commercialise mes poissons de façon plutôt classique : une partie est vendue à la criée et quelques lots sont pris directement par des mareyeurs qui ne peuvent pas se déplacer à Quiberon.
A travers cette technique de pêche qui implique une perte de rendement évidente comparée à tout autre pêche classique, j’espère véhiculer l’image d’une pêche responsable et sélective.
Le but est de prélever les plus belles pièces et de garder leur qualité intacte sur toute la chaine de commercialisation. J’espère qu’à l’avenir le poisson subira moins de pression de la part des pêcheurs et que des pêcheries raisonnées verront le jour sur tout le littoral.
Pour moi, c’est évidemment la baie de Quiberon et les abords de Belle-Île. Ce sont les merveilles du Morbihan qui sont navigables toute l’année. La pêche est une bonne ressource juste après le tourisme qui peuple les plages.
* IKEJIME : avec cette technique, le poisson subit un minimum de stress et meurt de façon quasi instantanée. Le pêcheur neutralise le système nerveux dès sa sortie de l’eau et le vide de son sang. Cette technique permet de prolonger la durée de conservation, et permet de maturer la chair. Ainsi les saveurs libérées sont plus intenses.
« On dit au Japon d’un poisson tué par ikejime qu’on lui a ôté la vie, mais que sa chair continue à vivre.
Autrement dit, l’ikejime permet de prolonger l’état intermédiaire entre la vie et la mort. C’est pourquoi cuisiniers et poissonniers nippons disent que le poisson est « vivant » lorsqu’il n’est pas encore rigide et qu’il est « mort » lorsqu’il est en rigidité cadavérique. »
Extrait du site http://poisson.ikejime.fr/ikejime
https://www.facebook.com/Dany.kerdavid?fref=ts
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