Course au large : quelle alimentation ?

Nautisme    27 octobre 2016

S’alimenter rien de plus simple… S’alimenter lors d’une course en mer, cela devient plus compliqué, particulièrement lors de la préparation des longues courses océaniques comme le Vendée Globe. La nourriture est l’une des clés de la réussite au même titre que la préparation technique du bateau. Que manger ? Comment stocker ? Comment conserver ? L’alimentation du coureur doit être soigneusement étudiée, préparée pour qu’il puisse garder la forme tout au long de la traversée. On vous fait un petit récap.

Océan pacifique, course en mer

La problématique du poids et celle du stockage lors d’une course en mer

La problématique du stockage de la nourriture embarquée est un véritable casse-tête pour les équipes en charge de l’avitaillement. Pas de frigo sur le bateau pour conserver les aliments, un espace restreint et surtout la problématique du poids pour ne pas surcharger le bateau : autant de contraintes avec lesquelles les équipes doivent jongler.
 L’important reste de prévoir assez pour éviter le rationnement mais pas trop pour alourdir le bateau. Tout est question d’équilibre.

Une nourriture lyophilisée

Pour pallier aux contraintes d’espace et de poids, la nourriture lyophilisée est la solution pour une course au large. Elle se présente sous forme de petits sachets auxquels il suffit d’ajouter de l’eau pour obtenir un repas complet.
Ils ont l’avantage d’être très compacts, légers, résistants et de se conserver longtemps sans contraintes. Ils permettent de varier son alimentation. La réfrigération pour la conservation de la nourriture n’est pas nécessaire.
La réhydratation est quasi instantanée sans nécessité de cuisson. La réhydratation varie suivant les marques de 5 à 10 minutes.

Adapter son régime alimentaire selon la zone géographique de la course

Plusieurs études ont estimé la dépense énergétique de navigateurs lors de courses 
transatlantiques en solitaire ou en équipage. Les résultats varient de 3200 kcal à 4700 kcal en moyenne, sur la durée totale de la course. Certains jours, la demande énergétique peut être beaucoup plus élevée. Par ailleurs, la dépense énergétique varie suivant si le navigateur navigue seul ou en équipage, le climat, les conditions de navigation, le poste occupé, l’organisation de l’équipe etc. 

En zone froide par exemple, le skipper devra consommer environ 5500 calories par jour alors qu’en zone tempérée 4500 calories et 3500 calories en zone chaude.
 Les aliments doivent donc couvrir tous les besoins nutritionnels indispensables au maintien d’une bonne forme physique.

Anticipation et conditionnement des repas

chocolat : l'aliment plaisir. course en mer, course sur terreAvant la course, les repas sont conditionnés pour chaque jour de traversée. Généralement, cette préparation s’anticipe et se prépare aux côtés d’un nutritionniste. Repas chaud ou repas froid selon les zones et le climat mais aussi des aliments «plaisir» pour garder le moral : biscuits, chocolat ne sont surtout pas à proscrire lors d’une course au large. Le rythme terrestre est vite oublié lorsqu’on vit seul confiné dans moins de 10 m2 pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il faut donc veiller à ne pas oublier de se faire plaisir pour garder forme physique et morale ! 
François Gabart, par exemple, embarque pas moins de 4 kilos de chocolat noir et 2 compotes par jour soit 170 compotes au total pour une course comme le Vendée Globe. 
En tout, cela représente 150 kilos de nourriture embarquée qui doivent servir à couvrir les besoins énergétiques du coureur.

Et l’eau ?

On boit de l’eau désalinisée à l’aide d’un dessalinisateur embarqué. On peut prévoir également quelques boissons énergétiques. Pas d’alcool évidemment à bord. Excepté peut-être pour fêter une occasion particulière Noël ou Jour de l’an.

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