La pêche au tenya

Pêche    10 juin 2022

Depuis quelques années, cette technique de pêche aux appâts s’impose de plus en plus en France. Tout droit venue du Japon, elle permet vraiment de varier ses pêches, et cela en simplicité.
Destinée bien souvent aux pêches de sparidés (Dorades royales, roses ou bleues, Pagres, Sars ou dentis), elle s’oriente aujourd’hui vers d’autres poissons (Raies, Bars, Lieus, Émissoles...) pour notre plus grand bonheur.
Voyons ensemble les éléments de base pour bien débuter et se perfectionner.

Les principes de base

Le tenya a été inventé pour présenter de manière très naturelle mais aussi attrayante des appâts naturels aux poissons prédateurs. À l’origine, quasi uniquement, dédiée aux gambas, j’ai bien souvent détourné la technique pour utiliser seiches, gueulin de maquereaux ou sardines, voire même des appâts naturels comme la Crazy Craw de Delalande ou les ECOGEAR Aqua swim shrimp.

Pour les tenyas, vous en trouverez de nombreux, tous aussi bons les uns que les autres. Mes coups de cœur vont clairement vers la gamme Pescanautic de Jigsten ou Ovaltenya. Ce dernier étant excellent pour débuter car bien équilibré.

Lorsqu’on débute, on pense souvent à une pêche verticale quand on parle de tenya. Il n’en est rien. En effet, cette technique va chercher à faire parcourir à l'appât la veine d’eau la plus proche du fond. C’est souvent ici que se tiennent les poissons recherchés au tenya. L’idéal est de chercher un angle de 45° entre la tresse et la surface de l’eau. On accompagne le leurre dans le courant pour lui donner une nage la plus naturelle possible. Si vous voulez un conseil, commencez par un poids inférieur à 1g par mètre d’eau (25 mètres 20 grammes par exemple). Vous ajusterez ensuite en fonction du courant pour favoriser la présentation.

Savoir adapter son matériel et notamment sa canne

Clairement, on peut débuter au tenya avec une canne “classique” à condition qu’elle soit sensible. Mais jamais vous n'obtiendrez les mêmes résultats.

Pourquoi une canne spécifique tenya ?

La sensibilité du scion est particulièrement importante. C’est pour cela que toutes les cannes Tenyas ont des scions très souples et fins. La raison est double !

Premièrement, vous détectez les micros touches des sparidés qui viennent grignoter votre gambas ou votre appât. Mais en plus, ce scion permettra, pas sa souplesse, au poisson, de ne pas détecter la ligne qui le relie à vous. Ceci est particulièrement important sur les sparidés qui sont souvent très subtiles dans leurs touches.
Autre caractéristique de la canne, le blank est très progressif sur toute la longueur pour combattre de beaux poissons. Il m’est souvent arrivé de déloger une belle raie combative sur cette technique (comme vous pourrez le voir dans certaines de mes vidéos) mieux vaut avoir de la réserve de puissance. Aujourd’hui, vous trouverez de superbes cannes pour débuter à prix modique (Daiwa legalis, Ilicium tenya de Caperlan) et vous vous régalerez avec la K-One 3006 (2.50m pour 10 -90g de puissance).

Savoir adapter sa ligne : Tresse ou Nylon

Allez, je ne vous fais pas languir ! C’est clair et net, la tresse est nécessaire pour ces pêches qui vont allier la finesse et la sensibilité.
Le nylon est bien trop élastique et ne vous offrira pas le côté tactile d’une tresse. Les aficionados du Tenya préféreront la 4 brins à la 8. En effet, cette pêche génère souvent des frottements sur les fonds et les roches. La capacité de résistance de la 4 brins est au-dessus. Bon, je préfère être clair et partager mon expérience, la 8 brins fait bien le job aussi. Par contre, une chose me semble fondamentale, la tresse doit être multicolore. La pêche au Tenya est une technique qui requiert sensibilité et finesse. En effet, elle vous permettra de savoir si vous êtes vraiment proche du fond et de bien maîtriser votre ligne.
Mais, tresse signifie aussi Fluorocarbone sur une longueur assez importante. J’opte souvent pour un « aller-retour » de canne soit environ 4 mètres. Vous serez ainsi très discret et résistant aux frottements sur les roches.

Savoir animer son tenya pour le rendre pêchant

Nous sommes loin des animations des leurres souples. Pour trouver le bon rythme, essayez de penser comme un poisson. Il faudra donc animer en souplesse et avec ampleur. Une grande tirée verticale suivie de longues poses permettant à l’appât de flotter dans le courant seront le gage de la réussite. Au choix, une sorte d’ascenseur en remontant le tenya sur quelques mètres avant une longue pose. Cette seconde technique est propice quand vous détectez du poisson actif.

Bien souvent, le poisson suit à la tirée pour mordre à la descente. Attention !! Pas de ferrage à la touche, bien au contraire. C’est le moment de donner du mou, de descendre rapidement la canne vers l’eau pour laisser le poisson engamer l’appât. Souvent, après un petit moment d’attente, vous ressentirez la vraie touche, bien plus nette ! C'est le moment du ferrage. A vous la surprise du poisson ... vous serez très souvent étonné de l’espèce prise.
La technique de base reste simple mais peut être déclinée à l’envie et selon l’humeur des poissons.

Enfin, mais surtout, choisir le bon appât

Là encore, les pros du tenya pêchent souvent aux gambas. Et il est vrai que cet appât fonctionne parfaitement sur de nombreux poissons, notamment les sparidés. Mais je vous conseille de tenter aussi d’autres appâts comme le gueulin de maquereau, les encornets ou le blanc de seiche ... voire même les leurres souples en forme de crabe ou de calamar voire de lançons. C’est, en effet, avec ces appâts différents, que vous aurez vos plus belles surprises !
Je me souviens de belles émissoles sur des crabes verts, de jolies raies sur du maquereau, des dizaines de dorades grises sur du maquereau ... et de très jolis bars sur des lançons naturels ou artificiels.

Se pose la question des attractants. Je vous les conseille vraiment pour plusieurs raisons. Bien sûr, la première est leur côté attractif, à condition qu’ils soient bourrés d’acides aminés, comme l’Ebishaki de Marukyu, mais aussi, pour le côté asséchant, des appâts comme la gambas.
Elle sera d’une meilleure tenue après quelques minutes saupoudrée par du Baku baku de Marukyu, par exemple.

Mais où pêcher au tenya ?

Ce sujet mériterait un article à lui tout seul. La réponse est compliquée et simple : partout, oui en effet, partout, car cela va dépendre de votre poisson recherché.
Vous chercherez les raies sur des zones de gravillons, les turbots, les vives et le grondin sur les ridins de sable, les dorades, plutôt au-dessus ou à côté des zones rocheuses, le bar un peu partout, les poissons plats, comme le carrelet, sur le sable. Et en plus, ce n’est pas une science exacte et les poissons bougent beaucoup !!
En conclusion, autant vous dire que cette pêche offre de magnifiques surprises. Le plus dur, comme sur toutes les nouvelles techniques, est de se lancer. Vous serez émerveillé par la diversité des espèces touchées et par leur taille.
Allez, je vous demande juste une chose, racontez-moi votre sortie à venir au Tenya.

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