Le changement climatique, la pêcherie industrielle, les pollutions, la disparition de certaines zones fonctionnelles (frayères) et la dégradation des habitats (herbiers de Posidonie, zostères) participent à l’érosion de la biodiversité marine. La ressource est fragile, et l’activité de pêche (professionnelle comme de loisir) peut peser sur la biodiversité marine.
Près d’1,5 milliard d’êtres humains se nourrissent de poissons selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Sources de nutriments essentiels, comme les vitamines, les acides gras omega 3, le poisson représente jusqu’à 17 % des apports en protéines de la population mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’en manger au moins deux fois par semaine.
Tout en continuant d’encourager la consommation de poisson, certaines organisations non gouvernementales, associations à but non lucratif, démarches gouvernementales et pêcherie artisanales ont décidé de favoriser une pêche plus responsable et respectueuse de la survie des espèces.
Pour répondre à la demande tout en ayant le moins d’impacts possible sur la biodiversité marine, de réels efforts sont faits par les différents acteurs de la pêche artisanale française.
Depuis une vingtaine d'années, les pêcheurs professionnels ont renforcé leurs actions en faveur d'une pêche durable et sélective.
Ils n’ont de cesse de parfaire leurs techniques de pêche pour réduire leur impact sur l’environnement en optant pour des solutions plus sélectives qui permettent le tri des poissons sur le fonds au lieu de les remonter à la surface. La sélectivité de la pêche permet d’éviter de capturer les juvéniles ou les espèces à préserver (par exemple :
le tunnel d’extraction pour les langoustines juvéniles sur les chaluts ou l’utilisation de casiers à langoustines).
Les engins de pêche utilisés (lignes de traîne, palangres, casiers, filets à grandes mailles, etc.) sont conçus pour réduire l'impact écologique et le "labourage" des fonds marins. La Filature Le Drezen, fabricant d'engins de pêche développe de nouveaux modèles de filets durables et connectés permettant une pêche plus sélective en ayant comme objectifs limiter la capture des poissons juvéniles ou d'espèces en danger, mais aussi la capture accidentelle de dauphins, tortues et oiseaux.
La pratique d'une pêche durable passe aussi par la rénovation des bateaux, le renouvellement de la flottille, avec des navires moins polluants qui consomment moins de carburant, l'interdiction des rejets en mer ou de la destruction des invendus.
Les associations aussi mettent la main à la pâte, par exemple l'association France Filière Pêche, créer en 2010, est une structure inédite qui favorise les rencontres et les échanges entre les acteurs économiques de la filière.
L’association s’engage, au travers de l’accompagnement financier de plus de 185 projets sur la période 2012-2022, pour une filière plus responsable et durable. Ces projets s’inscrivent dans des thématiques de connaissance de la ressource et de diminution de l’impact de la pêche, en grande majorité. Plus récemment, France Filière Pêche s’est aussi engagée auprès des acteurs de l’aval de la filière sur des thématiques de qualité, hygiène, sécurité et environnement.
Les pêcheurs de loisirs peuvent eux aussi apporter leur pierre à l’édifice en pratiquant une pêche éco-responsable. Concrètement il s'agit de privilégier une pêche qui répond à nos besoins actuels tout en laissant aux espèces marines suffisamment de temps pour se reproduire et se développer.
Voici comment appréhender au mieux une pêche responsable et durable :
Une grande partie de la réglementation étant locale, il est nécessaire de se renseigner auprès de la direction interrégionale de la mer compétente. La réglementation s’applique sur la taille, le quota, les périodes, les modes de pêche et les espèces pêchées.
Ces différentes règles à suivre peuvent paraître être du bon sens mais encore bien trop de pêcheurs, même expérimentés, ne les suivent malheureusement pas.
Notre façon de consommer est aussi un moyen d'avoir un impact positif sur les ressources marines. Pour ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir consommer uniquement « les fruits de leurs pêches », commençons par privilégier les circuits courts pour soutenir la filière française et la pêche artisanale. Pour cela, il sera nécessaire de se référer à la présence d’étiquettes indiquant la provenance de l'espèce et vous certifiant que le poisson ou les fruits de mer que vous vous apprêtez à acheter ont bel et bien été pêchés dans des conditions favorables au développement durable.
Pour ce faire, il existe des organismes fiables comme « Pavillon France »(marque collective de France Filière Pêche), « Pêche durable », qui mettent un point d’honneur à faire respecter les principes de la pêche durable.
Une série de petits labels plus simples, avec des cahiers des charges resserrés, qui soutiennent des modes de pêche artisanaux et locaux, sont de plus en plus présent sur les étals.
On peut citer le label MSC qui garantit que le poisson a été pêché d'une manière responsable en respectant l'environnement marin.
Autres exemples « Artysanal Pêche artisanale garantie » est porté par l’association Smart, qui s’appuie sur l’ONG Forum mondial des pêcheurs et des travailleurs de la pêche ; ou encore le label « Bar de ligne – Pointe de Bretagne », porté par l’Association des ligneurs de la pointe de Bretagne.
Ainsi, les produits de la mer certifiés par le label de ces organismes remplissent scrupuleusement toutes les conditions d’une pêche durable en bonne et due forme ainsi qu'une traçabilité garantie de la mer à l'assiette.
Il est désormais indispensable de respecter ces quelques principes fondamentaux, afin de rendre la pêche pérenne et que les générations futures puissent elles aussi connaître le vrai goût du poisson.
- la réglementation de la pêche de loisir en mer
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